Brrr, ce qu'il faisait froid dans cet endroit. Ou alors, c'était peut-être moi qui avais froid toute seule. En même temps, je n'avais pas eu assez de jugeote pour emporter un gilet. En fait, si, j'en ai un, même plusieurs, mais ils étaient dans la valise que je tirais de ma main droite alors que ma bouche, elle, tirait sur une cigarette que je venais d'allumer. Ctte douce sensation de chaleur me procurait un grand bien. Mais ça me tueait à petit feu, c'était bien le cas de le dire, j'allais finir comme ma cigarette, une fois consumée, je serai finie et à jeter. Cette clop et moi étions pareilles. Je me flattai moi-même. Et me sentis soudain si bête. Je marchais dans une rue même pas allumée, peut-être que ma clope était la seule source de lumière. Mais j'avançais depuis maintenant environ un quart d'heure. Je venais de quitter le foyer papa-maman (et frangine). Mon jean frottait le sol à chaque pas que je faisais et il devenait tout crade. De quoi avais-je réellement l'air? Dans cette tenue de combat, les cheveux ébourriffés car non coiffés. Il y a des matins comme ça où peigner mes cheveux me répugnerait presque plus que de ramasser les merdes de clébars à la Surface. J'vais mon lecteur musical relié à mes oreille par ces foutus écouteurs sales. Ma soeur ne savait vraiment pas prendre soin de mes affaires. Mais comme c'était une pré-ado, et qu'elle allait entrer dans l'âge insupportable, c'était un peu..compréhensible. Il fallait dire que j'y étais passée par là moi. Mon lecteur jouait une musique forte et pleine de rythmes. je mettais le son à fond pour ne pas avoir à entendre les autres personnes. Sauf que là, j'étais seule. ALONE. J'apercus alors un halo de lumière dans le prochain coin de rue. Je me décidai à y aller, pres de ce halo. Ou vers. Lorsque je changeai de direction pour prendre à ma droite, je me retrouvai face à une branche du métro. J'aurais franchement du y penser plus tôt. A ce putain de métro. Plutôt que de bousiller mon froq dans cette terre pâteuse et à m'user moi-même. Aaaah, ce que je pouvais être paresseuse.
J'entrepris alors de grimper dans le métro, lorsqu'il se stopperait à l'arrêt où j'étais. Qu'on ne vienne pas me demander son nom, je n'en savais strictement rien, mais alors quedalle. Je ne savais même pas par où revenir pour retrouver mon chez moi. C'en serait presque comique. Voyant que sur ma gauche, des sièges un peu super crados restaient libres (on comprenait peut-être pourquoi), je décidai de m'y installer, en attendant. S'il y avait des sièges de libres, je n'allais tout de même pas rester debout. Ce serait faire preuve d'une logique tout à fait inexistante. Et d'un sens de la pratique réduit au niveau nul. Je continais, sans m'en rendre compte, de rendre ma cigarette en cendres braisées. Je tapotai sur le filrte pour casser la tige de cendre qui s'était accumulée au bout de ma clope. Cette cendre tomba par terre et je restai la regarder. La tête vide, et impatiente que ce métro à la con arrive. Bah, en parlant du loup, le voilà qui arrivait à vitesse réduite. Plusieurs personnes se levèrent, et je fis de même. Si je ne le prenais pas maintenant, il faudrait encore que j'attendre, alors tant qu'à faire, autant me lever là, je serai de nouveau assise dans quelques minables secondes. Une fois le métro à l'arrêt, et moi debout devant une de ses portes que venait de s'ouvrir je pénétrai dedans. J'avais parlé un peu vite. Je m'étais dit que j'aurais une place assise. Eh bien c'était fichu. Le métro était bondé, et aucune place assise était libre... Je me résignai donc à être debout. Je jetai ma clope finie par une des fenêtres ouvertes et me pris dans la tronche trois ou quatre regards noirs. Qu'est-ce qu'ils avaient ceux-là, à me regarder comme ça? Je détournai la tête et la collai à la vitre. Combien de temps allais-je rester dedans jusqu'à ma prochaine descente?
Lun 18 Aoû - 0:52
